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7 mars 2008

Lu dans le Figaro!!

Une scientifique reconstitue le vrai visage de Bach

Hervé de Saint-Hilaire

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Le moulage en plâtre de Jean-Sébastien Bach sera la pièce maîtresse de l'exposition « Bach à travers le miroir de la médecine » au musée d'Eisenach, la ville natale du musicien. (AP)
Le moulage en plâtre de Jean-Sébastien Bach sera la pièce maîtresse de l'exposition « Bach à travers le miroir de la médecine » au musée d'Eisenach, la ville natale du musicien. (AP)

Une anthropologue, à qui l'on doit déjà le remodelage informatique de la tête de Ramsès II, vient d'achever un travail identique sur le compositeur.

La représentation du visage d'un personnage considérable de l'histoire ou d'un génie artistique: toute admiration est plus ou moins fétichiste. Donner à voir celui qui vous a fait rêver. On ne connaît ni celui d'Homère ni même celui du vrai Shakespeare. Voici Jean-Sébastien Bach (1685-1750), qui fut certes largement portraituré mais sans que l'on sache véritablement si les représentations sont fidèles.

Les chroniques nous le décrivent comme un homme plutôt massif, figure à la fois grave et réjouie d'un paterfamilias luthérien et bon vivant: «Chez les Bach, disait-on, on boit de la ­bonne bière et on écoute toujours de la bonne musique.» Certes, mais qu'en est-il de son visage?

La technologie et la minutie scientifiques arrivent au secours. Une chercheuse et anthropologue écossaise de l'université de ­Dundee, Caroline Wilkinson, vient d'en dessiner la figure grâce à un système de reconstruction faciale par ordinateur. Le résultat serait plutôt satisfaisant: on y voit un beau vieillard, légèrement prognathe, le nez fort et de profondes cavités oculaires. Ce visage, celui de Bach donc, peu avant sa mort, serait ressemblant à 70%. Ce moulage en plâtre sera la pièce maîtresse de l'exposition « Bach à travers le miroir de la médecine» qui ouvrira le 21 mars jour du 323e anniversaire de la naissance du compositeur au musée d'Eisenach, la ville natale de Jean-Sébastien. Ce travail veut également porter un éclairage si l'on ose dire sur les multiples opérations des yeux qu'a subies Bach devenant sur la fin de sa vie inéluctablement aveugle avec une seule amie, qui fut aussi celle de Borges, sa prodigieuse mémoire.

Caroline Wilkinson, qui a connu une certaine notoriété après sa reconstitution de la tête de Ramsès II, s'est servie d'une première tentative de « reconstitution » de Bach, menée en 1894 par l'anatomiste Wilhelm His et le sculpteur Carl Ludwig Seffner, admirateurs apparemment peu sentimentaux, animés par un positivisme rageur qui sont allés jusqu'à exhumer le corps de l'artiste enterré à proximité d'une église d'Eisenach. Seffner a même réalisé un buste. Et au Centre d'anatomie et d'identification humaine de l'université de ­Dundee on paracheva le travail. Tout cela dégage un parfum médico-légal presque gênant. Bravo pour la prouesse technologique. Peut-être un peu vaine. «La technique ne pense pas» disait un autre grand Allemand, Martin Heidegger. Cela ne veut pas dire qu'il faille mépriser la complexité et l'inlassable recherche, surtout quand elle produit la beauté par exemple de l' Art de la fugue .

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